écorché

écorché

écorché, ée [ ekɔrʃe ] n.
• 1766; de écorcher
1Personne écorchée. écorcher. Loc. Un écorché vif : une personne d'une sensibilité excessive, qui se sent facilement blessée. Une sensibilité d'écorché vif.
2 N. m. Statue d'homme, d'animal représenté dépouillé de sa peau, d'après laquelle les étudiants des beaux-arts dessinent des études.
3 N. m. Techn. Dessin d'une machine, d'une installation dépourvue de son enveloppe extérieure. Dessiner l'écorché d'un moteur. aussi éclaté.

écorché nom masculin Homme ou animal représenté dépouillé de sa peau. (L'écorché, notamment sous la forme de modèle en plâtre, permet d'étudier la disposition et la forme des muscles, des veines, des articulations. Il existe des écorchés d'animaux, en particulier de cheval. L'Écorché de Houdon [1767] est la figure humaine la plus célèbre.) Dessin d'une machine, d'un appareil, d'un édifice, dont on a enlevé partiellement les parties extérieures pour montrer l'organisation interne ou le système de fonctionnement. ● écorché, écorchée nom Un écorché vif, une écorchée vive, personne d'une sensibilité extrême, chez qui la moindre contestation provoque une profonde perturbation. ● écorché, écorchée (expressions) nom Un écorché vif, une écorchée vive, personne d'une sensibilité extrême, chez qui la moindre contestation provoque une profonde perturbation.

écorché, ée
adj. et n.
d1./d adj. Dont on a enlevé la peau.
|| Fig. Qui est mal prononcé. Un nom écorché.
d2./d BX-A n. m. Figure, gravure, statue, etc., représentant un homme ou un animal dépouillé de sa peau.
|| Fig. n. Personne dont la sensibilité est à fleur de peau, très vive. C'est un écorché vif.

⇒ÉCORCHÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de écorcher.
II.— Emploi adj.
A.— Dont on a enlevé la peau. Animal, lapin écorché. Synon. dépiauté, dépouillé :
1. ... ce mépris total de l'homme qui semblait habituel au pavé de Paris, céda tout d'un coup sous les hautes voûtes de fer, quand il aperçut les enfilades de bêtes écorchées, les quartiers de bœufs pendus aux crocs à perte de vue;...
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 322.
P. anal. Dénudé. Pavé, terre écorché(e). On distinguait le pied rougeâtre des falaises, mis à vif, écorché par les flots de marée (LA VARENDE, Manants du Roi, 1938, p. 206).
Loc. Écorché vif. Dont on a enlevé la peau sans le tuer.
Au fig. D'une sensibilité exacerbée. En traînant derrière soi cette moitié de corps insensible et pesante, cette moitié d'âme écorchée vive et lourde comme un membre blessé (VIALAR, Brisées hautes, 1952, pp. 134-135).
B.— Dont la peau a été en partie enlevée. Mains, jambes, doigts écorché(e)s. Synon. égratigné, griffé :
2. Au moment où le brancard pénètre comme un projectile à travers les sapins de la lisière, il entrouvre une seconde les yeux, cinglé par les branches, criblé de piqûres, écorché au visage, aux mains.
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 753.
C.— P. anal.
1. Dont la surface a été en partie enlevée ou entaillée. Mur, sol écorché. Synon. éraflé. Tout paraissait jaune, d'un jaune affreusement triste, la terre rôtie, les moignons des tiges coupées, les chemins de campagne, bossués, écorchés par les roues (ZOLA, Terre, 1887, p. 290).
2. Au fig.
a) Couplet, nom propre écorché. Hier, ils [les amis de Lyon] m'ont assassinée en me faisant entendre Guillaume Tell, abominablement écorché et massacré par le plus plat orchestre et les plus ignobles chanteurs que j'aie jamais entendus (SAND, Corresp., t. 2, 1812-76, p. 27).
b) Meurtri. Cet intellectuel sensible et écorché est cruel avec son fils (MONTHERL., Fils personne, 1943, p. 271).
III.— Substantif
A.— B.-A. ,,Statue ou dessin représentant une figure humaine ou un animal dont la peau a été enlevée de façon à bien faire ressortir les muscles, les veines et les articulations`` (ADELINE, Lex. termes art, 1884). La mule que l'on m'avait assignée pour monture était rasée à mi-corps, ce qui permettait d'étudier sa musculature aussi commodément que sur un écorché (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 260). Elle habitait au Quartier Latin une chambre ornée d'écorchés, de parthénons et de stars (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 166) :
3. Des écorchés de plâtre, des fragments et des torses de déesses antiques, amoureusement polis par les baisers des siècles, jonchaient les tablettes et les consoles.
BALZAC, Le Chef-d'œuvre inconnu, 1831, p. 6.
P. métaph. La vérité est nue; mais sous le nu, est l'écorché (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 142).
P. anal., TECHNOL. ,,Dessin d'un appareil, d'une machine, dont l'enveloppe extérieure opaque (carter, capot, carrosserie, etc.) est partiellement ou totalement enlevée de façon à montrer la disposition interne`` (DAVAU-COHEN 1972).
B.— Au fig. Personne meurtrie, écorchée par les malheurs. Sensibilité d'écorché (vif). Quelle mouche a piqué Gabriel Marcel (...) Sans crier gare, il fonce sur moi dans un hebdomadaire maurrassien (...) Je voudrais lui répondre sans le blesser; la peur de faire du mal à ce frêle écorché à vif, me paralyse (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 317) :
4. En général, les « écorchés vifs » traitent les autres comme si ces derniers portaient une solide cuirasse; ils crient si on les effleure d'une plume de rossignol, mais ils promènent des massues au-dessus de la tête de leur prochain et sont tout surpris d'une protestation.
GREEN, Journal, 1941, p. 117.
5. ... Qu'est-ce que j'ai vraiment à m'obstiner de vivre
Quand je n'ai plus sur moi que la couleur du givre
L'âge dans mon visage et dans mon sang la nuit
N'achèvera-t-on pas l'écorché que je suis...
ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, p. 235.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :266. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 194, b) 547; XXe s. : a) 558, b) 336.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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